
Le syndrome de Wobbler, également appelé spondylomyélopathie cervicale caudale (SCC) ou instabilité vertébrale cervicale, est une maladie qui affecte principalement les chiens de grande taille et géants. Le terme "Wobbler" provient du verbe anglais "to wobble", qui signifie "vaciller", décrivant bien le trouble de coordination souvent observé chez les chiens atteints.
Qu’est-ce que le syndrome de Wobbler ?
Le syndrome de Wobbler est causé par une anomalie dans la formation ou l'articulation des vertèbres cervicales situées dans le cou du chien. Cette anomalie entraîne une compression de la moelle épinière, provoquant des symptômes neurologiques progressifs. La compression peut résulter de plusieurs facteurs, tels que :
Une hernie discale (problème au niveau des disques intervertébraux).
Une malformation osseuse.
Une instabilité entre les vertèbres.
Cette compression interfère avec la communication entre le cerveau et les membres, entraînant une perte de coordination et d’autres signes cliniques.
Quelles races sont prédisposées ?
Certaines races de chiens sont particulièrement prédisposées au syndrome de Wobbler :
Dogue Allemand : représente environ 20 à 25 % des cas parmi les races géantes.
Doberman : la race la plus touchée avec environ 50 % des cas .
Ces deux races sont souvent les plus affectées, mais d'autres races proches génétiquement ou à morphologie allongée sont aussi à risque, notamment :
Dalmatien
Braque de Weimar
Braque Allemand
Saint-Bernard
Basset Hound et Teckel : bien que plus petites, leur colonne longue et basse peut entraîner des anomalies similaires.
Ces grandes races, et celles à morphologie allongée, présentent un risque accumulé d'anomalies cervicales.
Les symptômes du syndrome de Wobbler
Les chiens atteints de ce syndrome présentent plusieurs symptômes neurologiques, généralement liés à la mauvaise transmission des signaux nerveux entre le cerveau et le corps. Parmi les signes les plus fréquents :
Troubles de la coordination des mouvements : Une démarche vacillante, surtout au niveau des membres postérieurs, est souvent le premier signe visible. Les pattes avant peuvent également devenir ataxiques (désordonnées).
Démarche raide et incoordination.
Douleurs cervicales : Certains chiens peuvent montrer des signes de douleur au niveau du cou, surtout lorsqu'ils bougent la tête ou lorsqu'on les manipule.
Paraplégie : Dans les cas graves ou non traités, la compression peut entraîner une paralysie des membres postérieurs, et dans certains cas extrêmes, des quatre membres.
Chutes fréquentes et difficultés à se lever ou à se déplacer.
Ces symptômes peuvent apparaître de manière progressive et s'aggraver au fil du temps, surtout en l'absence de traitement.

Chien dobermann qui vascille en marchant
Diagnostic
Le diagnostic du syndrome de Wobbler repose sur un examen clinique approfondi, accompagné de tests d’imagerie. Les méthodes les plus courantes incluent :
Radiographie : Utile pour détecter des anomalies structurelles.
IRM : C’est l'outil de diagnostic privilégié pour évaluer avec précision la compression de la moelle épinière.
Scanner ou résonance magnétique : Utilisés pour confirmer la compression et déterminer la gravité de la maladie.

Traitements du syndrome de Wobbler
Le traitement dépend de la gravité des symptômes et de l’évolution de la maladie. Deux approches principales sont envisagées : médicale et chirurgicale.
Traitement médical :
Des médicaments anti-inflammatoires et des corticoïdes sont souvent prescrits pour réduire l'inflammation et soulager la douleur.
Le repos strict de l’animal, associé parfois au port d'une minerve, peut aider à stabiliser l’état du chien dans les formes légères.
Traitement chirurgical :
Lorsque la compression est importante ou que les symptômes sont graves, une chirurgie est nécessaire pour décompresser la moelle épinière et stabiliser les vertèbres. Cette opération vise à réduire la pression sur la moelle, ce qui peut améliorer considérablement la mobilité et la qualité de vie du chien.
Toutefois, la chirurgie reste coûteuse et comporte des risques, notamment pour les chiens âgés ou trop affaiblis.

Credit photo : frejis.com
Pronostic et suivi
Le pronostic dépend de la sévérité des symptômes et de la rapidité du diagnostic et du traitement. En général, les chiens qui reçoivent une intervention chirurgicale à temps peuvent retrouver une qualité de vie satisfaisante. Cependant, environ 20 % des cas peuvent récidiver après l'opération, et dans certains cas, les lésions de la moelle épinière peuvent être irréversibles.
La période de convalescence post-opératoire est cruciale. Le chien doit éviter tout exercice intense et suivre des séances de rééducation pour renforcer ses muscles et limiter l'atrophie musculaire. Le suivi à long terme est essentiel pour surveiller toute récidive ou complication.
Prévention
Malheureusement, il n'existe pas de test génétique permettant de dépister le syndrome de Wobbler. Cependant, une attention particulière portée à l’alimentation pendant la croissance des races prédisposées (éviter une alimentation trop riche en protéines ou en calcium) peut aider à limiter les risques. De plus, il est conseillé de pratiquer des exercices modérés pour renforcer la musculature du chien et maintenir une bonne santé articulaire.
En conclusion, le syndrome de Wobbler est une maladie sérieuse qui nécessite une prise en charge vétérinaire rapide. Bien que les traitements, en particulier chirurgicaux, offrent des solutions efficaces, la prévention chez les chiens à risque reste la clé pour détecter précocement cette maladie et améliorer le pronostic à long terme.
Il est crucial de surveiller les chiens à risque par une alimentation équilibrée et des exercices modérés dès le jeune âge. Ces mesures préventives permettent de détecter précocement la maladie, ce qui améliore considérablement le pronostic et la qualité de vie des chiens à long terme.
Comments